Ces derniers mois j’ai été en contact avec plusieurs personnes venues me solliciter à titre perso et/ou pro, au sujet d’une problématique d’addiction, de dépendance.
En général, quand l’univers "concentre" sur mon chemin des personnes avec un profil ou un besoin identique, c’est que je dois aller creuser…🧐
Et comme la vie est bien faite cela faisait déjà plusieurs mois que je stockais des infos, et puis en fouillant, j’ai même retrouvé des infos que j’avais gardées il y a plus d’un an à ce sujet…
Du coup depuis 3 semaines je creuse, je cherche, je m’interroge, j’affine…
Je me rends compte que des personnes dépendantes j’en côtoie tous les jours depuis plusieurs années : sucre, tabac, dépendance affective, sont des dépendances « courantes » parmi mes proches et mes consultant (e )s et c’est bien souvent une thématique abordée lors des différents accompagnements.
Mais là on m’envoie des personnes avec des problématique d’alcool et de drogues douces, comme pour me dire bon ben cette fois t’as compris qu’il fallait faire des liens entre toutes ces personnes, toi et tes connaissances… et les partager !!!
Ah oui parce que je vous ai pas précisé, mais la 1ère personne que je côtoie tous les jours et qui sais ce que c’est que les dépendances bah c’est quand même moi 😄
Troubles du comportement alimentaire, addiction au sport, tabac… ça … c’est fait !
Alors alimentation, tabac, sport … mais ça aurait pu être l’alcool ou la drogue?
Oui parce qu’on n’est pas dépendant à une substance ou à une personne, on est dépendant à une émotion. Une émotion qui va engendrer une réaction neuro chimique via des neuro transmetteurs (molécule chimique qui assure la transmission des messages d'un neurone à l'autre, au niveau des synapses)
Quel lien entre émotions, addictions et neurochimie ?
Toutes nos émotions génèrent des sécrétions neurochimiques qui induisent donc des comportements.
Lorsque je suis en colère, je vais libérer un excès de cortisol (neurotransmetteur hormone du stress), et pour gérer cet excès, je vais donc avoir besoin de récepteurs pour recapturer ce cortisol en excès. Un récepteur c’est comme une serrure dans laquelle un neurotransmetteur spécifique va se glisser pour ouvrir une porte (l’effet physiologique).
Or si je continue à être en colère, je n’aurai plus assez de récepteurs pour recapturer ce cortisol, (j’aurai trop de clés et pas assez de serrures) alors je vais en créer de nouveaux. Mais dès que certains récepteurs seront vides, ils vont faire un appel au cortisol…
Alors plus je suis en colère => plus je crée de récepteurs (serrures) => et plus j’ai de récepteurs plus je vais avoir « besoin » d’être en colère (pour avoir des clés), et donc plus j’ai de clés, plus j’ai besoin de serrures, et plus j’ai de serrures plus je vais avoir besoin de clés… oula la le bordel dans la tête !! Oui justement c'est là que ça se passe entre autre 🤣
A l’inverse, si je manque de sérotonine (neurotransmetteur hormone du bonheur) cela va générer chez moi un comportement de déprimé, mais en augmentant mes récepteurs de sérotonine, je vais donc avoir plus de sérotonine, donc plus j’aurai de clés du bonheur, plus j’aurai de récepteurs, et plus j’aurai de sérotonine… ahhh là c’est plus sympa quand même !
Mais alors pourquoi on va à une addiction ?
Dans l’addiction, que cela soit à une substance ou à une personne, on devient dépendant au plaisir que nous a procuré l’expérience que l’on a fait avec la substance ou avec la personne.
Et quand on ne peut pas renouveler l’expérience, et donc ressentir ce même plaisir, on commence à ressentir le manque.
Quand ce manque est trop douloureux, trop intense, qu’il nous empêche de fonctionner normalement dans notre quotidien, alors il y a addiction.
On ne règle donc pas le problème de la dépendance en supprimant la substance ou la personne, parce qu'il ne peut pas y avoir détachement si il y a "sacrifice".
C'est pour cela que bien souvent en arrêtant de fumer, on va remplacer la cigarette par le sucre, on aura ainsi le même plaisir (induit par la dopamine, et bim rebelote notre histoire de clés et de serrures) et on ne ressentira pas de manque...
Pour une personne c’est le même mécanisme, sauf qu’il est plus facile de trouver une substance qu’une personne, quand on est en manque.
Quand je perds quelqu'un, je ne vois pas les autres personnes, et je réduis alors le champ des possibles à une seule personne. Toute ma stratégie est alors basée sur cette seule possibilité, alors qu’il existe des milliers de possibilités
Alors on fait quoi ? Des pistes ?
✅ Au niveau neuro émotionnel :
On va favoriser un équilibre des neurotransmetteurs, puisque comme on l’a vu plus haut, ils vont induire certaines émotions et certains comportements.
Moins on a de serrures moins a besoin de clés et moins on ouvre de porte et inversement.
Et comme chaque clé (neurotransmetteur) a sa propre serrure (récepteur) et sa propre porte (effet physiologique), c’est pas mal de savoir quelle porte on veut ouvrir…ou pas !
ET comme toujours tout est question d’équilibre, carence ou excès ça crée des tensions !
Pour illustrer, voici comment certaines carences qui perturbent l’équilibre émotionnel peuvent se manifester :
⏹Dopamine : apathie (manque de satisfaction, de motivation, ennui), kilos émotionnels, pulsions alimentaires
⏹Gaba : colère, anxiété, spasmes musculaires, difficulté d’endormissement
⏹Sérotonine : dépression, insomnie, pulsions sucrées en fin de journée,
Ce ne sont que des exemples généraux, la liste n’est bien sûr pas exhaustive et ce ne sont que des indications, chaque « situation » est à prendre dans sa globalité.
✅ Du côté du travail personnel :
Par expérience, il va falloir aller gratter là où on n’a pas toujours envie d’aller ! plonger dans son côté obscur c’est pas toujours très jouasse…
« N’oublie pas que je suis ton père » ah aha ah bah oui en plus il y a bien souvent une histoire avec son père et/ou sa mère !
Bon il n’est pas toujours nécessaire de remuer « le caca » sans cesse ! mais si on voit la lune c’est bien grâce au soleil, et si on voit les étoiles c’est bien parce qu’il fait nuit …
Alors on va essayer d’arrêter de se mettre en mode punition ou récompense.
Je prends souvent l’exemple de l’alimentation, or malheureusement nous sommes souvent élevés avec ce schéma...
Pendant l’enfance : pas de dessert quand t’es puni, un bonbon si t’as été sage … et plus tard adulte : tablette de chocolat pour se réconforter de sa journée, apéro pour se féliciter d’avoir bien travailler…
Et on va essayer d’arrêter de toujours aller chercher à l’extérieur, alors que les ressources elles sont à l’intérieur de nous !
Mais ces ressources moi j'ai passé des années à ne pas les voir... et c'est bien souvent grâce à l'extérieur que j'ai réussi à comprendre, le job c'est moi qui le fais, mais un p'tit coup de pouce ça aide à démêler la pelote de laine ou à soulever toutes les couches du carton !
Quand on est bien avec soi-même, on trouve à l’intérieur de soi : la reconnaissance, la sécurité, le réconfort, la présence, l’amour… et si notre environnement nous apporte aussi ça, bah ce n’est que du bonus +++!
Et du coup il n’y a pas de manque si vous vous « remplissez » à l’intérieur par vous-même.
D'ailleurs, je me suis jamais dit « pouahhh je suis gavée d’amour » à contrario je connais très bien la sensation d’être gavée de nicotine ou de pâtisserie… 🤢
✨J’espère que ces quelques pistes de réflexion et d’expériences vous amèneront vous aussi à réfléchir et à expérimenter… Comme toujours, je n’ai pas la vérité, je n’ai pas la science infuse, j’essaie toujours de vous apporter ce que j’ai compris de la leçon de vie, mais ce n’est que mon interprétation, avec mes filtres, mes expériences, mes émotions…
Chaque personne est unique et vos expériences, vos émotions font de vous quelqu’un d’unique, alors prenez ce qui résonne, ce qui vous inspire, et cherchez toujours d’autres connaissances, d’autres expériences, pour que cela devienne votre vérité, et pas celle de quelqu’un d’autre.
